- sangler
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1 ♦ Sangler un cheval, un mulet : serrer la sangle qui sert à maintenir la selle sur son dos.2 ♦ Rare Serrer fortement à la taille, comme avec une sangle. Ce corset la sangle. — Pronom. « se cambrer comme un matamore et se sangler comme une femmelette » (Hugo). — P. p. adj. Cour. Serré (dans un vêtement ajusté). Être sanglé dans son uniforme. Fig. « Il faut rester sanglé dans son attitude, comme Barbey d'Aurevilly dans sa redingote » (A. Gide).3 ♦ Vx Frapper à coups de sangle, de fouet. ⇒ fouetter. « On vous sangla le pauvre drille » (La Fontaine).Synonymes :- brider- corseter- gainer- moulersanglerv. tr.d1./d Sangler un cheval, un animal de monte: serrer la sangle passant sous son ventre, et destinée à maintenir la selle.d2./d Serrer comme avec une sangle.|| Pp. adj. Officier sanglé dans son uniforme.⇒SANGLER, verbe trans.A. — 1. [L'obj. désigne un animal] Attacher en serrant avec une/des sangle(s). Sangler un cheval, un mulet. Sanglez les chevaux, assurez les paquetages! (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 318).2. P. ext. Serrer fort quelqu'un/quelque chose, comme avec une sangle. Synon. ceindre, attacher. Je m'éveillai trempé de sueur; les couvertures trop bordées me sanglaient comme des ligatures; leur tension me semblait un poids horrible sur la poitrine (GIDE, Paludes, 1895, p. 128). Ses vêtements sans prestance sanglaient en saucisse le buste rembourré de gilets (HAMP, Marée, 1908, p. 20).— P. métaph., empl. pronom. Il en est de ce « moralisme », chez Beethoven, comme chez Tolstoï. Tolstoï s'en bardait et s'en sanglait, pour combattre contre sa nature (ROLLAND, Beethoven, t. 1, 1937, p. 56).3. Empl. pronom. Serrer sa ceinture. L'adjudant leur donnait la chasse, (...) les conduisait jusqu'à la chambre où ils faisaient une apparition d'un instant, le temps de se sangler le sabre sur les flancs (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, p. 238).— Au fig., pop. ,,Se serrer la ceinture, se priver de quelque chose`` (DELVAU 1883).B. — 1. Frapper quelqu'un à coups de sangle, de fouet. Le muletier, pratique de ces sortes de milieux, disperse cette « Égypte chinoise » en sanglant de vigoureux coups de fouet les misérables figures des plus audacieux (LOTI, Fleurs ennui, 1882, p. 38).— Empl. pronom. Et c'est pourquoi nous voyons dans les livres tous ces saints sans pitié qui se sanglent à grands coups de fouet, qui imposent à leur chair macérée l'aiguillon du crin et du clou (CLAUDEL, Poète regarde Croix, 1938, p. 274).2. Au fig. Fustiger quelqu'un avec véhémence. (Ds QUILLET 1965, ROB. Suppl. 1970).Prononc. et Orth.:[
], (il) sangle [
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1176 çangler « serrer au moyen de sangles une bête de somme » (CHRÉTIEN DE TROYES, Cligès, 1312 ds T.-L.); 2. fin XIIIe s. sengler « serrer étroitement une personne à la taille » (JEAN DE MEUNG, Testament, éd. Méon, 1218); 1803 verbe pronom. « porter des vêtements trop serrés à la taille » (BOISTE); 3. av. 1278 cengler « frapper quelqu'un à coups d'épée » (Marques de Rome, 47 d 4 ds T.-L.); XVe s. « frapper quelqu'un à coups de sangles » (Repue des galants sans merci ds LITTRÉ); 1612 fig. sangler (TROTEREL, Corrivaux, II, 2, ds Anc. théâtre fr., t. 8, p. 254); 1636 sangler un coup, des coups à qqn (MONET); 4. 1690 « garnir un siège, un meuble, de sangles » (FUR.); 5. 1870-71 bœufs sanglés « qui présentent une dépression vers la région antérieure du ventre » (LITTRÉ). Dér. de sangle; dés. -er; v. aussi cingler. Fréq. abs. littér.:49.
sangler [sɑ̃gle] v. tr.ÉTYM. XIIe; de sangle.❖1 Attacher en serrant avec une sangle, avec des sangles. ⇒ Ceindre. || Sangler un cheval, un mulet.2 (Rare). Serrer fortement comme avec une sangle. || Ce corset la sangle terriblement (→ Harnacher, cit. 4). — (Plus cour.). Pronominal :1 (…) se cambrer comme un matamore et se sangler comme une femmelette, avoir un corset sous une cuirasse, c'est être ridicule deux fois.Hugo, les Misérables, IV, VIII, VII.♦ Au p. p. (Par métaphore). || Taille sanglée (→ Évaser, cit. 1). || Être sanglé dans son uniforme.2 Il faut rester sanglé dans son attitude, comme Barbey d'Aurevilly dans sa redingote.Gide, Journal, 10 juin 1891.3 (V. 1460). Vieilli. Frapper à coups de sangle, de fouet. ⇒ Battre, cingler, fouetter. || « On vous sangla le pauvre drille » (La Fontaine, Fables, XI, 3). — (1636). || Sangler un coup, l'appliquer avec force.3 Rastignac fut alors sanglé comme d'un coup de fouet par le regard profond que lui lança Vautrin.Balzac, le Père Goriot, Pl., t. II, p. 928.4 Nous nous séparâmes pour un coup de cravache que je lui sanglai vaguement sur le râble.E. Labiche, le Club champenois, 17.——————sanglé, ée p. p. adj.ÉTYM. (V. 1534, en parlant d'un cheval).1 Attaché avec une sangle. — Serré comme avec une sangle (→ ci-dessus, cit. 2).2 (1690). Blason. Figuré avec une sangle d'un émail différent.3 (1834, Balzac). Tendu de sangles. || Lit sanglé.4 (1875). || Bœuf sanglé, dont la poitrine est déprimée comme par une sangle.❖DÉR. Sanglade, sanglage.COMP. Dessangler.
Encyclopédie Universelle. 2012.